Paname, Oxmo Puccino
- J’ai grandi sur une île sans mer, aux vagues sèches et grises
- Sur les hauteurs, je flottais en visant les autres rives
- Des globules métissés circulent dans les artères bouchées
- Du cannibale, aux mille pattes métallique roulant dans ses bouches
- Qui à l’aube crachent des gens qui baillent, et les mangent aux heures de pointe
- Les titis n’ont pas le temps de leur ville, les passants viennent de loin
- Nous, dès qu’on veut profiter d’elle un peu la vie se complique
- Courir sans la forme olympique, vous trace le regard oblique
- À force de pression constante, la tension va s’estomper
- Par imprudence des gens qui s’aiment, sans gare, se laissent tomber
- Je démontre un escargot à la coquille dure à pénétrer
- Mais le monstre est beau, à chaque retour, vous reconnaîtrez
- (refrain) Pam Pam Pa Nam …
- Une créature de bitume, sa voix ferrée te crie dessus
- Chuchote au marteau piqueur, les petits coeurs sont des fissures
- Le temps se divise par quatre dans son oesophage
- C’est lui la bête mais c’est nous qui sommes en cage
- Sans changer de taille il grossit au risque
- De serrer sa ceinture* jusqu’à déchirer le périphérique**
- À part sur l’avenue tu feras pas dix mètres sans toucher le mur
- Ou, sans qu’on te bouscule face aux fourmis, tu te sens ridicule
- Après tout, que serait Batman sans Gotham ?
- Quand le monstre s’assombrit, que les sourires diminuent
- C’est à cause des gratte-ciels que les nuages éternuent
- Alors l’orage gronde et la foudre précède un…
- (refrain)
- Même dans ses rares passages, le soleil sait se faire beau
- La chaleur accueillie, telle un joli fardeau
- Magistrale au mois de mai, la joie devient capitale
- À demi nues sur les terrasses, les fraîcheurs sont admirables
- Les quais sont florissants, inondés de coulées vertes***
- Chaque rencontre se change en amicale découverte
- Agrippés aux ailes des bateaux mouches
- Dans les parcs on pique-nique en chantant
- (refrain)
* : la « petite ceinture » est une succession de boulevards qui font le tour de Paris
** : le périphérique est la voie rapide qui fait le tour de Paris
*** : la coulée verte est une balade plantée et verdoyante installée sur une ancienne voie de chemin de fer entre Bastille et le Bois de Vincennes.
A/ un monstre organique
Faire le relevé du champ lexical du corps humain (v. 1-16)
Faire le champ lexical du monstre (v. 4-23)
Qui est ce monstre organique ?
B/ Un ogre
Relevé du champ lexical du gigantisme (= géant) et du nanisme (= petit)
Gigantisme | Nanisme |
(tout le champs lexical du monstre ?) | Globules |
Qui est petit et qui est grand ? D’après vous, peut on avoir ce sentiment dans une Capitale ?
Relevé du champ lexical de la dévoration : justifiez l’image de l’Ogre pour Paris.
C/ Un texte poétique
MétapHores
1/ Expliquez avec vos mots la métaphore v. 1 :

2/ Expliquez avec vos mots la métaphore v.3 :
3/ Expliquez avec vos mots la métaphore v. 4 :
4/ Expliquez avec vos mots la métaphore v. 11 :

Une METAPHORE est une figure de style. Il s’agit d’une image dans laquelle on compare quelque chose à une autre sans mot outil, comme dans les Comparaisons.
Par exemple 1/ les TOITS DE PARIS sont comparés à des « vagues » en raison de leur couleur uniforme qui s’étend partout, comme la surface de la mer ».
On se rend compte ici, que la METAPHORE est un moyen de faire comprendre tout cela, de manière implicite, de suggérer cela, en quelques mots et de manière bien plus poétique que si on essayait de l’expliquer avec des mots. C’est une figure de style particulièrement poétique en raison de sa suggestion. Mais parfois, faute de référence, on ne les comprend pas bien !
Personnification
On l’a déjà vu : Paris est personnifiée dans l’ensemble du texte.
La personnification est la figure de style qui consiste à donner des qualités humaines à quelque chose qui ne l’est pas.
Par exemple La Fontaine utilise la personnification dans ses Fables.
V. 14, L’auteur utilise une personnification très subtile, puisqu’il s’agit d’un jeu de mots (on joue avec l’orthographe et l’homophonie, des mots), d’une métaphore et d’une personnification mêlées…. : expliquez « ta voix ferrée te crie dessus« .
Oxymores et paradoxes
L’Oxymore est une figure de style qui consiste à coller deux mots opposés (ou en tout cas qui ne vont pas ensemble) ensemble pour faire surgir une image. Un peu comme deux silex qu’on percute pour faire jaillir une étincelle d’un nouveau sens.
v. 28 : expliquez l’oxymore
Le Paradoxe est une opposition évidente entre deux choses mais qui sont données comme allant ensemble.
Par exemple au v.12 : on a un évident Paradoxe : « le monstre est beau »
Relevez un Paradoxe v. 14-16.
D/ La douceur retrouvée
Un basculement s’opère dans le dernier couplet dans la chanson : le rythme est différent, et le lexique beaucoup plus Mélioratif (l’inverse de Péjoratif). Quel champ lexical apparait dans cette strophe ?
Quelles couleurs pourrait-on donner aux premières strophes ? Et à cette dernière ?
la « coulée verte«
Qui est « agrippés aux ailes des bateaux mouches » ? Quel renversement s’est opéré dans cette strophe (qui est grand et qui est petit) ?